samedi 29 avril 2017

Marine Le Pen, VRP d'une Fraude Nationale

Fasciste, nazi, collabo. Ces termes choquent-ils encore vraiment ? A quoi font-ils référence ? Sommes-nous dans le domaine de l'insulte ? De la diffamation ? Seriez-vous perturbé d’être associé à ce qualificatifs ? Vous devriez l'être, mais malheureusement, cela n'est plus vraiment le cas. La montée du FN n'est plus une montée, mais une présence. Une présence constante, assise, que l'on «banalise », qu'on accepte, qu'on trouve normale, voire qu'on adoube. 'Raciste' ne sera bientôt plus un qualificatif honteux, ni même une insulte. On trouve des abrutis qui 'assument' fièrement le fait d'être raciste. Ils diront que c'est leur droit, qu'ils ont bien réfléchi et que oui, ils trouvent que certaines races sont inférieures (à eux... c'est dire...), que toutes les cultures ne doivent pas coexister car la multi-culturalité serait un échec, qu'il n'y a pas à avoir de honte à rejeter telle nationalité ou telle ethnie, etc. Ces raccourcis de pensée pousseront donc bientôt vers une banalisation du racisme, au même titre que la présence d'un parti xénophobe au second tour des présidentielles françaises.

Le pire ne choque plus
Fini l'électro-choc du 21 avril 2002. Maintenant on accepte qu'un parti dont l'omni-présidente fanfaronne avec des anciens nazis, danse avec des collabos, et trinque avec des fascistes. Et ça ne choque pas son électorat, car pour beaucoup (trop) de 18-35 ans, 'fasciste', 'nazi', 'collabo', ça n'évoque plus rien de vraiment spécial.  Comment dès lors 'lutter contre le Front National' si le pire ne choque plus ? 


Bien qu'on marche ici sur la frontière de l'acceptation morale, ces partisans sont prêts à s'aventurer en territoires xénophobes, au prétexte d'y conquérir un droit de pensée fier et indépendant sous couvert de leur nouvelle identité de Raciste, reconnue et acceptée par ces instances banalisées.

Les partisans du FN étant convaincus de la probité de leurs dirigeants ne sont aucunement dérangés par l'association du parti avec les qualificatifs mentionnés plus haut. «On exagère »,  «l'important c'est le programme »,  «il faut tout de même admettre qu'il y a un problème avec les étrangers », etc. Bien qu'on marche ici sur la frontière de l'acceptation morale, ces partisans sont prêts à s'aventurer en territoires xénophobes, au prétexte d'y conquérir un droit de pensée fier et indépendant sous couvert de leur nouvelle identité de Raciste, reconnue et acceptée par ces instances banalisées.  «Je suis raciste et j'en suis fier » entendrons-nous donc bientôt. Peut-être l'avez-vous même déjà entendu. 

La Fraude Nationale
Le FN est encore parfois, mai si peu, qualifié par les médias et les politiques de parti xénophobe, fasciste, extrémiste. Le FN s'en défend timidement, en bon équilibriste entre ceux qui ne souhaitent pas le percevoir comme tel et ceux qui s'en contrefichent. Alors à quoi bon encore perdre son temps à s'offusquer en soulignant à quel point les partisans de longue date du FN baignent dans ces relents fascistes nauséabonds ? Si le FN ne peut plus être mis en déroute en présentant simplement l'absurdité de son programme et son vomi idéologique, comment faire comprendre à ceux qui seraient tentés de voter pour eux à quel point ce parti est une fraude ? Et bien justement, en parlant de fraude. Car le FN, ce parti extrémiste, fasciste et raciste, est avant tout entreprise familiale. 

Front National S.A. 
Fondé par le père, assis sur la cagnotte, dirigé actuellement par la nièce, avec son compagnon comme vice-président, puis une autre nièce pour la vitrine ultra-catho, dont l'ex-mari organisait les meetings du parti. Ce n'est que la surface visible, mais ça sent quand même mauvais le cercle intime... Alors qu'un Fillon s'est fait – à juste titre – incendier politiquement suite à la découverte de présumés emplois fictifs pour toute sa smala, à l'heure où l'honnêteté et la transparence en politique seraient en passe de redevenir essentielles, pourquoi, mais bon sang POURQUOI les politiques et médias continuent d'attaquer le FN sous un angle devenu complètement indolore pour leurs représentants ? Surtout lorsque se présente à eux toutes les dissonances propres à une entreprise au management très bancal.


Fondé par le père, assis sur la cagnotte, dirigé actuellement par la nièce, avec son compagnon comme vice-président, puis une autre nièce pour la vitrine ultra-catho, dont l'ex-mari organisait les meetings du parti. Ce n'est que la surface visible, mais ça sent quand même mauvais le cercle intime...


Si j'étais Macron 
Lors du débat télévisé d'entre deux tours, Macron se retrouvera face à Le Pen dans un débat annoncé technique, portant sur les grandes lignes économiques de leurs programmes (à défaut de porter sur le contenu sociétal et autres grandes visions d'avenir). Mais vu les programmes des deux protagonistes, et surtout, vu le grand-guignolesque de leurs interventions en tribune, nous risquons de nous retrouver vite face à un vide sidéral de contenu politique.
Le discours de Marine Le Pen est déjà connu, et ses lignes d'attaque envers son opposant le sont également. Le candidat des riches, la continuité de Hollande, le banquier, l'ultra-libéral, le pro-européen,... tout ça est connu et rabâché depuis longtemps. Macron quant à lui s'attardera probablement sur le repli identitaire dans un monde globalisé, sur les absurdités économiques tels que le retour au Franc, sur son inexpérience, etc. De plus, Macron risque rapidement de porter l'étendard de la bienséance morale, et tenter à nouveau de provoquer un énième inutile électro-choc en comparant la Le Pen et son parti aux pires références historiques du XXème siècle. Un coup dans l'eau perdu d'avance vu la banalisation du fond de commerce du FN. On connait déjà la chanson, et aucun de ces échanges ne changera probablement d'un iota l'opinion des téléspectateurs. 
Macron ferait mieux d'attaquer son opposante politique sur le terrain plus délicat de la gestion interne de son parti, et plus précisément sur l'aspect purement familial, népotiste, filial, voire incestueux des hauts postes attribués en son sein. 
Macron pourrait (et devrait) s'adresser à Marine Le Pen non pas comme une opposante politique, non pas comme un 'autre projet de société', non pas comme 'une catastrophe pour la France', mais bien à Marine Le Pen, VRP de la FN S.A., cette société aux organes opaques, dont les financements restent propriétés d'une seule et même famille, et ce depuis des décennies. 



Marine Le Pen la candidate du peuple ? Combien de ces personnes issues du peuple ont leur mot à dire dans son programme politique ? Combien d'entre-elles ont un rôle actif dans les instances du parti ?

Marine Le Pen la candidate du peuple ? Combien de ces personnes issues du peuple ont leur mot à dire dans son programme politique ? Combien d'entre-elles ont un rôle actif dans les instances du parti ? Si elle accède au pouvoir, qui placera-t-elle aux commandes ? Son compagnon comme Ministre de l'Intérieur ? Sa nièce comme Ministre de la Santé ? Son père comme Ministre des Finances ? Oh il y aura bien Philippot quelque part, cet énarque, animal politique absolu qui a trouvé au FN la tribune qu’il n’a pas eu le talent de glaner ailleurs, mais ça, c'est ici aussi, de la façade. D'ailleurs, le père Le Pen n'a jamais caché son profond dégoût pour la  «Jaquetta » chargée de com' du FN. On est moins tendre avec ceux qui ne partagent pas les mêmes gènes...
Bref, si Marine Le Pen accède au pouvoir et distribue les postes à  «ses proches collaborateurs », on risque bien de retrouver les actionnaires de la FN S.A. Au sein du gouvernement. Là où Fillon a lamentablement laissé filer la place acquise de Président pour des histoires de favoritisme familial, les partisans du FN ne trouveraient rien à redire face à pareille situation au sein d'un parti se disant irréprochable moralement ?
"Front National Société Anonyme", voilà comment Macron devrait parler du parti de celle qui use et abuse des  «UMPS » (et du ridicule  «LRPS »...), et demander comment sont distribuées les parts de cette société au sein d'un groupuscule familial. Lui parler d'argent, de son argent, pas d'économie. Lui poser les questions qui la dérangent personnellement, pas celles dont les répliques seront rédigées par Philippot. Lui demander comment 'la candidate du peuple' fait pour boucler ses fins de mois, et qui compose réellement son bureau politique. Des questions pratiques, pas politiques. 

A l'heure des réflexions stratégiques sur le combat politique entre deux  
«visions » d'une France, il faut malheureusement enterrer du prochain duel télévisé les références à une histoire putride et ses souvenirs fascistes, racistes et xénophobes. Cela n'a plus d'impact, cela ne choque plus, cela ne dérange plus. 


Les châtelains du peuple
Sans même évoquer la dissonance entre son pseudo dogme anti-système et anti-européen et son salaire de députée européenne, ne jamais la considérer comme une politicienne, encore moins comme la représentante d'une 'alternative catastrophique pour la France', il faut la laisser à son vrai niveau, au niveau de ce qu'elle est réellement : une vendeuse de tapis de misère idéologique dont l'arrière boutique est gérée uniquement par une même famille. Une famille qui à l'instar de nombreux politiciens européens aura compris, il y a de ça des décennies, qu'un positionnement marketing surfant sur le racisme et l'exclusion leur apporterait la présence et les fonds nécessaires à la croissance, non pas celle de l’économie française qui générerait de l’emploi, mais bien celle d’un patrimoine familial qu’on se partage en cercle restreint.


Il faut laisser Marine Le Pen à son vrai niveau, au niveau de ce qu'elle est réellement : une vendeuse de tapis de misère idéologique dont l'arrière boutique est gérée uniquement par une même famille. 

Car de qui parle-t-on lorsque l’on évoque « la candidate du peuple » ? D’une entreprise familiale qui se partage à Saint-Cloud, aux portes de Paris, un manoir dont la valeur serait estimée à 9 millions d’euros selon le journal Le Parisien. Le domaine de « Montretout », qui ne monte pas grand chose, puisque l’entreprise, pardon, la famille Le Pen, en déclare une valeur de 2,5 millions d’euros. Une demeure acquise grâce au fruit du travail de la famille Le Pen ? Sûrement pas. Le domaine revient dans le giron du clan Le Pen en 1976, suite au décès – à l’âge de 42 ans – du jeune milliardaire Hubert Lambert, héritier des Cimenteries du même nom. Lambert, séduit par les idées du Front National, avait en effet désignéJean-Marie Le Pen comme son légataire universel
Voilà donc comment « la candidate du peuple » auto-proclamée s’est retrouvée actionnaire d’une entreprise familiale établie dans un château « qui sentait la mort ». Comme son programme.
Et Marine Le Pen, en 2017, jouera encore le rôle d'épouvantail faisant fuir les curieux de ses terres familiales en croissance sous couvert d'une politique affreuse.



Post rédigé avec la précieuse collaboration d'Albin Wantier